Il convient de rappeler que pour qu'un thé soit reconnu comme tel, il doit provenir d'une plante connue sous le nom de 'Camellia sinensis'. Celle-ci est utilisée pour fabriquer les six types de thé (vert, blanc, jaune, oolong, rouge et sombre). Bien que la plante soit la même, le processus de production est totalement différent, ce qui donnent naissance à une grande variété de saveurs très appréciées dans la culture chinoise.
Cependant, l'utilisation de couleurs pour classer les types de thé peut être un peu déroutante.

Après transformation, les feuilles de chacun des types de thé ont une apparence différente et, en Occident, les thés sont souvent décrits en fonction de la couleur des feuilles (comme le noir ou le vert). Cependant, en Chine, le nom fait référence à la couleur de l'infusion. Par exemple, ce que l'on connait sous l'appellation « Thé noir » sera appelé « Thé rouge » en Chine, car les feuilles produisent en fait un thé rouge une fois infusées.
L'oxydation est une partie essentielle du processus de production du thé, et c'est principalement cette étape qui donne lieu aux différentes variétés.
L'oxydation se produit lorsque les feuilles sont exposées à l'air. C'est une réaction enzymatique qui se produit dans les feuilles, et que l'on peut contrôler par la chaleur. On parle alors de dessiccation (ou parfois de torréfaction).
Dans le cas des thés verts, l'oxydation est minimisée et contrôlée en appliquant de la chaleur aux feuilles presque immédiatement après la cueillette, ce qui permet de conserver les arômes et les riches nutriments. Les thés noirs sont quant à eux entièrement oxydés, ils sont même roulés pour exposer complètement les feuilles à l'oxydation.
Le terme d'oxydation est souvent confondu avec la fermentation, qui est un processus complètement différent, et qui n'est réalisée que pour certains types de thés.
En fin de compte, c'est le pourcentage d'oxydation qui différencie réellement les différents types de thé. Le thé vert étant inférieur à 5 %, le thé blanc de 5 à 10%, le thé jaune de moins de 10%, le thé oolong de 10 à 60%, le thé noir de 80 à 85% et le thé noir de 100 %.
Le thé vert

Le thé vert chinois (绿茶, lǜchá) est le plus consommé en Chine, notamment dans le centre du pays. Les feuilles de ce thé sont cueillies fraîches et ne subissent pratiquement aucune oxydation pendant la fabrication, de sorte qu'elles ne perdent pas leurs éléments antioxydants.
Le thé vert est considéré comme le plus sain, car il est riche en antioxydants et nutriments qui ont des effets bénéfiques sur l'organisme. Il améliore ainsi les fonctions cérébrales, aide à la perte de graisse et diminue les risques de cancer.
Il existe un certain nombre de variétés célèbres de thé vert chinois, principalement en raison de l'endroit où les arbres ont été cultivés. Le thé Longjing (龍井茶, lóngjǐng chá), cultivé à côté du Lac de l'Ouest de Hangzhou est célèbre depuis la dynastie Tang. Ce thé est particulièrement apprécié pour ses feuilles de belle forme, sa couleur verte, son parfum puissant, son goût sucré et son arrière-goût.
Le thé blanc

Le thé blanc (白茶, báichá) n'a subit que peu de transformations. Cultivé principalement dans la province du Fujian, il n'est traditionnellement cueilli en Chine que quelques jours par an, lorsque de fins poils blancs apparaissent sur les pousses tendres. On laisse les pousses de thé se flétrir puis sécher pour éviter l'oxydation.
Cela permet de préserver sa saveur et sa forte teneur en antioxydants, qui sont plus puissants que ceux du thé vert. Sa couleur est plus pâle en raison du duvet qui recouvre les bourgeons, et son goût est plus doux et plus délicat.
Le thé jaune

La découverte du thé jaune (黄茶, huángchá) fut un heureux hasard. Les Chinois constataient que si les feuilles ne sont pas séchées à temps ou pas complètement, la couleur des feuilles de thé devient jaune.
Au début, les gens considéraient naturellement ce thé comme un mauvais thé vert, mais peu à peu, les gens en sont venus à apprécier sa saveur différente et il est finalement devenu l'un des six principaux types de thé.
Si vous n'en avez jamais entendu parler, vous n'êtes probablement pas le seul, c'est le type de thé le plus rare.
La fabrication du thé jaune est similaire à celle du thé vert, mais elle passe par une étape supplémentaire appelée micro-fermentation. Le thé jaune a souvent un goût assez proche de celui du thé vert, mais sa saveur est un peu plus douce.
Le thé Oolong

Le thé Oolong (乌龙茶, wūlóngchá) est une spécialité chinoise unique. Il se situe quelque part entre le thé noir et le thé vert, en ce sens qu'il s'agit d'un thé semi-oxydé, mais la technique de fabrication est celle du thé vert.
Partiellement oxydé, il a un goût doux, plus proche de celui du thé vert, mais conserve l'arôme puissant du thé noir. Il est cultivé principalement dans les régions du Fujian, du Guangdong, ainsi qu'à Taiwan.
Le thé Oolong est réputé pour réduire le risque de maladie cardiaque, il aide à combattre l'obésité, diminue le risque de cancer et aide à prévenir le diabète.
Le thé noir

Le thé noir est certainement le plus consommé et le plus connu des Occidentaux, mais les Chinois l'appellent « thé rouge » (红茶, hóngchá). Ce nom est dû à la couleur cuivrée de ses feuilles, nécessitant une oxydation pendant une longue période et un stockage dans de grands fûts.
Il ne faut donc pas le confondre avec ce que les Chinois appellent « thé noir » (黑茶, hēichá) qui est beaucoup plus oxydé mais également fermenté, et que nous connaissons sous la variété Pu'er (普洱茶, pǔ'ěrchá).
Le thé noir est apparu pour la première fois à la fin de la dynastie Ming. Au début de la dynastie Qing, il était le principal type de thé exporté vers l'Europe et les Etats-Unis. Dans les pays occidentaux en particulier, le thé noir est souvent bu avec des ajouts tels que du lait, du sucre, du miel ou du citron.
Contrairement au thé vert, le thé noir conserve son goût pendant plusieurs années, ainsi que sa couleur rouge foncé caractéristique. Il est bon pour faciliter la digestion, diurétique, et vous garde éveillé.
Le thé Pu Erh

Le « thé sombre » (黑茶, hēichá) a été inventé par accident. Comme le thé devait être transporté sur de longues distances, par mer et à cheval, l'alternance de conditions humides et sèches modifiait la composition du thé, et le transformait en un brun noirâtre. Pourtant, son parfum était très particulier, et ce type de thé, dont le plus remarquable et le plus connu est le thé Pu'erh (普洱茶, pǔ'ěrchá), est rapidement devenu populaire.
Pu'er est en fait le nom d'une vile de la province du Yunnan, qui a joué un rôle majeur dans le commerce du thé via la route du thé et des chevaux. Ce thé est stocké dans des fûts en bambou, et le processus de fermentation peut prendre de 2 à 60 ans.
Si son nom chinois signifie « thé noir », il est très différent de ce que les Occidentaux appellent le thé noir (que les Chinois appellent le thé rouge).
Parce qu'il est le plus oxydé et le plus transformé de tous les thés, le Pu'er a une teneur en antioxydants inférieure à celle du thé blanc ou du thé vert, mais on lui attribue de nombreux avantages pour la santé, comme favoriser la perte de poids ou la réduction du cholestérol et des risques cardiovasculaires.
Vous avez maintenant un aperçu de ce que sont les 6 catégories classiques de thé chinois. Il n’y a pas de type de thé meilleur qu’un autre, et la qualité varie également en fonction de nombreux de facteurs tels que le terroir, la façon de cultiver les plants, les techniques de transformation./p>
Mais cela ne reste qu'une introduction, et il n'y a rien de mieux que d'en boire, essayer vous-même tous les différents types de thé, afin de voir ce que vous préférez et d'acquérir une meilleure compréhension du thé lui-même.