Voyager en Chine sans visa : ce que vous devez savoir en 2025

Les nouvelles règles d’entrée sans visa pour visiter la Chine

Préparer son voyage en Chine, c’est souvent commencer par un rêve. Celui d’un thé fumant au bord d’une ruelle de Suzhou, d’un lever de brume sur les rizières du Guizhou, d’un marché aux épices où l’ail frit s’accroche aux narines.
Désormais, ce rêve est plus proche qu’il ne l’a jamais été. Il suffit d’un passeport. Depuis le 30 novembre 2024, la Chine s’est ouverte d’un geste discret mais fort : les ressortissants français n’ont plus besoin de visa pour un séjour allant jusqu’à 30 jours.

C’est peu, et c’est immense.

Parce qu’en un mois, on ne peut pas visiter tout le pays. Mais on peut aussi, simplement, s’en approcher. Sentir ses silences. Laisser le quotidien chinois venir à soi.

Il y a encore des règles, bien sûr. Des durées à respecter, des papiers à préparer. Mais elles se sont allégées. Et dans cette légèreté nouvelle, il y a comme une invitation. À voyager autrement. À entrer en Chine par la petite porte. Celle des regards et des gestes, pas des formalités.

Une exemption de visa pour la Chine qui change tout

Il fut un temps — pas si lointain — où voyager en Chine relevait d’une petite épreuve administrative. Formulaires à rallonge, attestations multiples, rendez-vous dans un centre de visa, empreintes digitales… il fallait de la patience, parfois un soupçon de stress, et un certain goût pour les papiers officiels.

Mais depuis le 30 novembre 2024, un vent de changement a soufflé.

Les ressortissants français et monégasques peuvent désormais entrer en Chine sans visa, pour une durée maximale de 30 jours, à condition que le motif du séjour soit l’un des suivants : tourisme, visite familiale, affaires, transit vers un autre pays, participation à des échanges culturels, sportifs ou académiques.

Ce n’est pas un privilège réservé à une poignée de voyageurs : c’est une politique officielle, annoncée par le ministère chinois des Affaires étrangères. Une volonté d’ouverture, discrète mais réelle, à l’égard de quelques pays ciblés — dont la France.

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Concrètement, que faut-il faire ? Rien de plus que d’avoir un passeport en cours de validité, un billet de sortie du territoire chinois dans les 30 jours suivant l’entrée, et un motif de séjour conforme aux catégories autorisées.

Pas besoin de formulaire, pas de photo à faire, pas de rendez-vous en consulat. Vous arrivez, et vous entrez.

Mais cette liberté nouvelle a ses limites : elle n’est valable que pour un séjour inférieur ou égal à 30 jours. Si vous souhaitez prolonger, étudier, travailler, ou simplement rester plus longtemps, alors le visa redevient obligatoire.

Pour autant, ce changement a de quoi transformer en profondeur la manière dont vous pouvez imaginer votre voyage. Il n’est plus besoin de planifier trop à l’avance. Vous pouvez partir plus spontanément, suivre l’appel d’une lumière ou d’un désir de partir, sans être freiné par l’administration.

Une Chine plus accessible, mais pas moins mystérieuse.

Pour les voyageurs malins : rester plus longtemps sans visa

Il y a des voyageurs qui tracent leur route sans se poser de questions. Et puis il y a ceux qui observent les règles avec souplesse, comme on joue avec les courants d’un fleuve. Si votre cœur vous pousse à rester un peu plus longtemps en Chine, mais que vous ne souhaitez pas vous engager dans les démarches d’un visa long séjour, il existe un chemin discret : celui des allers-retours intelligents.

Le principe est simple : dès que vous quittez la Chine continentale, votre exemption de visa de 30 jours prend fin. Si vous revenez ensuite, vous entrez à nouveau sous le régime de l’exemption — pour un nouveau séjour de 30 jours, à condition que votre motif reste le même (tourisme, affaires, etc.).

Prenons un exemple :

  • Vous arrivez à Pékin le 1er mai ;
  • Vous restez 20 jours en Chine, puis vous partez passer 5 jours à Hong Kong ;
  • Le 26 mai, vous revenez à Shanghai : une nouvelle période de 30 jours démarre, valable jusqu’au 25 juin.

Ce n’est pas un secret. Ce n’est pas une fraude. C’est un usage toléré, basé sur le fait que chaque entrée en Chine continentale est considérée comme un nouveau séjour indépendant.

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Mais attention aux limites.

Les autorités chinoises ne communiquent pas clairement sur une éventuelle limitation du nombre d’entrées successives. En pratique, une ou deux entrées successives dans un délai rapproché ne posent généralement aucun problème. Au-delà, cela peut attirer l’attention des services d’immigration, surtout si vous paraissez résider en Chine sans visa long séjour.

Il ne s’agit donc pas d’abuser de ce mécanisme. Plutôt de l’utiliser ponctuellement, en conscience, quand votre itinéraire ou un besoin réel vous y conduit.

Et si vous dépassez les 30 jours ?

Il peut arriver qu’un événement imprévu (maladie, accident, empêchement) vous empêche de quitter la Chine à temps. Dans ce cas, il est parfois possible de demander une prolongation auprès du Bureau de la Sécurité Publique (公安局) de la ville où vous vous trouvez.

Mais cela reste au bon vouloir des autorités, rarement accordé, et uniquement sur présentation de justificatifs solides (certificat médical, etc.). Il ne faut donc pas compter sur cette option comme une alternative automatique.

Quelques conseils pour bien faire :

  • Gardez une trace de toutes vos entrées et sorties (tampons de passeport, cartes d’embarquement), en cas de contrôle ou de malentendu ;
  • Soyez cohérent dans vos déclarations à la frontière : toujours rester dans les catégories autorisées (tourisme, affaires…) ;
  • Vérifiez régulièrement les mises à jour sur les sites officiels chinois ou via les consulats, car les règles peuvent évoluer rapidement ;
  • Ne trichez pas. Même si le système laisse une marge, la Chine apprécie les visiteurs honnêtes et respectueux.

En somme, ce petit détour par Hong Kong, Macao ou Taïwan peut devenir un moyen élégant de prolonger votre immersion, sans entrer dans la lourdeur d’un visa long séjour. À condition de le faire avec intelligence, modération, et un soupçon de stratégie. Parce qu’en Chine, comme dans le Dao, la souplesse vaut mieux que la force.

Ce qu’il faut (quand même) prévoir avant de partir

Passeport Chine

Ne pas avoir besoin de visa, ce n’est pas partir les mains dans les poches. La Chine, même accueillante, reste attentive à ce que chacun entre chez elle avec respect et préparation. Il ne s’agit plus de réunir un épais dossier, mais de s’assurer que les bases sont là. Ce sont des gestes simples, presque évidents, mais qui vous éviteront bien des tracas une fois sur place.

Un passeport valide

Le premier compagnon de route, c’est votre passeport. Il doit être valide au moins six mois après votre date d’entrée en Chine, et comporter au moins deux pages vierges. Ce sont des règles communes à beaucoup de pays, mais qu’on oublie parfois de vérifier avant de réserver son vol.

Un billet de sortie du territoire

Vous devez aussi pouvoir prouver que vous quitterez la Chine dans les 30 jours suivant votre arrivée. Un billet d’avion retour, ou vers une autre destination, suffit. Même si vous rêvez de vous laisser porter sans programme, les autorités, elles, veulent voir une date. Un point de sortie.

Une adresse d’hébergement

À l’arrivée, les voyageurs étrangers ont l’obligation de se déclarer dans les 24 heures auprès du commissariat de leur lieu de résidence. Si vous logez à l’hôtel, cette formalité est faite automatiquement. Mais si vous êtes hébergé par des amis, ou dans un logement loué, ce sera à vous de vous rendre au poste, accompagné de votre hôte, pour remplir un court formulaire. Rien de bien compliqué, mais une étape à ne pas négliger.

Comment déclarer sa résidence à la police en Chine
Les ressortissants étrangers doivent enregistrer leur résidence auprès de la police locale dans les 24 heures suivant leur arrivée, sous peine d'une amende.

Avoir une adresse d’hébergement dès votre entrée sur le territoire est donc fortement recommandé, même si votre itinéraire reste ouvert. Le plus important est d'avoir un point de chute pour les premières nuits.

Une assurance voyage (vraiment) utile

Elle n’est pas toujours contrôlée à l’entrée, mais elle est fortement conseillée, et parfois exigée pour certaines réservations ou démarches sur place. La Chine ne dispose pas d’un système de santé gratuit, et une simple consultation peut coûter cher — surtout dans les hôpitaux internationaux où l’on parle anglais.

Privilégiez une assurance qui couvre :

  • Les frais médicaux à l’étranger ;
  • Le rapatriement en cas d’urgence ;
  • Les retards ou annulations de vol ;
  • La perte de bagages.
  • C’est une dépense qu’on espère inutile, mais qui peut devenir votre meilleure alliée en cas de pépin.

    Comment et pourquoi avoir une assurance voyage pour la Chine
    Tomber malade, se blesser ou se faire voler ses affaires sont autant d’imprévus qui peuvent vous coûter beaucoup d’argent 💶 et d’énergie.

    Pour les séjours longs, les études ou le travail : visa obligatoire

    L’exemption de visa est une clef précieuse, mais elle n’ouvre qu’une porte : celle des séjours brefs, de l’intuition, de l’errance douce. Si vous sentez que la Chine vous appelle pour un temps plus long — pour étudier, travailler, retrouver un proche, ou simplement vivre au rythme de ses saisons — alors il vous faudra un visa classique.

    C’est une autre démarche, plus formelle, mais elle reste accessible si vous la préparez avec soin.

    Visas long séjour en Chine

    Il existe plusieurs catégories, chacune adaptée à un projet de vie :

    • Visa X : pour les étudiants inscrits dans une université ou une école chinoise. Il peut être de courte ou de longue durée, selon la durée des études ;
    • Visa Z : pour les personnes venant travailler en Chine, dans le cadre d’un contrat avec une entreprise locale ;
    • Visa S : pour les membres de famille de résidents étrangers vivant en Chine (travail ou études) ;
    • Visa Q : pour les visites familiales auprès de citoyens chinois ou de résidents permanents (parents, conjoints, enfants) ;
    • Visa M : pour les activités commerciales (salons, foires, fournisseurs), au-delà du cadre de l’exemption de 30 jours.

    Chaque visa a ses subtilités, mais tous nécessitent une lettre d’invitation (université, entreprise ou particulier), ainsi que des justificatifs adaptés (contrat, preuve de lien familial, etc.).

    La demande ne se fait plus à l’ambassade directement, mais dans l’un des quatre centres de visa chinois en France : Paris, Lyon, Marseille et Strasbourg.

    Vous devez prendre rendez-vous en ligne, remplir un formulaire électronique, rassembler les documents nécessaires, et vous rendre en personne au centre pour déposer votre dossier et fournir vos empreintes digitales (si vous avez entre 14 et 70 ans).

    Les délai de traitement standard est d’environ 6 jours ouvrés, avec une option express (3 jours) plus coûteuse.

    Quand déposer sa demande ? Ni trop tôt, ni trop tard. Le visa est en général valable 3 mois à partir de sa date d’émission. Inutile donc de l’obtenir trop longtemps à l’avance, sous peine qu’il expire avant votre départ. Le bon moment se situe entre un et deux mois avant le voyage.

    Ce qui est obsolète en 2025

    Le monde change vite, et la Chine ne fait pas exception. Ce qui était indispensable hier devient parfois inutile aujourd’hui. Depuis l’entrée en vigueur de l’exemption de visa pour les séjours de moins de 30 jours, plusieurs dispositifs auparavant utiles ont perdu tout leur sens. Ils sont encore mentionnés ici ou là, sur des forums ou des sites peu à jour, mais dans la réalité du voyageur de 2025, ils sont devenus superflus.

    Autrefois bien pratique pour découvrir une ville chinoise pendant une escale — Pékin, Shanghai, Guangzhou — le transit sans visa permettait de rester entre 72 et 144 heures dans certaines métropoles, à condition de présenter un billet pour un autre pays.

    Mais cette formule n’a plus d’intérêt pratique pour les voyageurs français ou monégasques. Pourquoi se contenter de quelques jours à condition restrictive, quand vous pouvez désormais rester librement jusqu’à 30 jours, sans même expliquer où vous allez ni pourquoi ?

    Le visa électronique était autrefois une alternative séduisante à la procédure classique, notamment pour les groupes de deux personnes ou plus arrivant ensemble en Chine. Tout se faisait en ligne, sans déplacement, et le document était envoyé par courrier.

    Mais aujourd’hui, il ne répond plus à aucun besoin réel pour les séjours de courte durée. Il reste cantonné à quelques cas très précis (groupes organisés, voyages d’affaires très ciblés avec arrivée à Shanghai), et ne permet ni flexibilité, ni ré-entrée en Chine après un passage par Hong Kong ou Macao.

    Pendant longtemps, les voyageurs fréquents optaient pour un visa à entrées multiples, afin de pouvoir sortir de Chine (vers Hong Kong, la Mongolie, le Vietnam…) et y revenir sans refaire toute la procédure. C’était une formule utile, mais chère et contraignante à obtenir.

    Désormais, si vous restez dans les limites des séjours de 30 jours par entrée, vous n’avez pas besoin de visa multiple. Il suffit de quitter la Chine continentale (par exemple pour Hong Kong) et d’y revenir — un nouveau séjour commence. Plus besoin de prévoir plusieurs entrées à l’avance.

    visa voyage chine

    Hong Kong, Macao, Taïwan : trois mondes à part

    Ils sont la Chine, et en même temps, ils ne le sont pas tout à fait. Hong Kong, Macao et Taïwan vivent dans un entre-deux, un équilibre subtil entre appartenance politique et autonomie administrative. Pour vous, voyageur, cela se traduit par des règles d’entrée spécifiques — à la fois plus souples et plus indépendantes de celles de la Chine continentale.

    Que ce soit pour flâner dans les ruelles pentues de Hong Kong, écouter le cliquetis des casinos de Macao, ou admirer la douceur des montagnes de Taïwan, aucun visa n’est requis pour les ressortissants français (et la plupart des Européens) qui souhaitent y séjourner moins de 90 jours.

    C’est simple : vous arrivez avec votre passeport, vous entrez. Pas de formulaire, pas de file d’attente, pas d’explication à donner.

    Il suffit que votre passeport soit valide pour une durée suffisante :

    • 3 mois minimum pour Hong Kong et Macao ;
    • 6 mois minimum pour Taïwan.

    Et que vous puissiez présenter, si on vous le demande, un billet de sortie du territoire (avion, bateau, autre).

    Ces trois territoires sont à la fois des parenthèses et des ponts. Ils peuvent être des havres de respiration dans votre voyage, des façons élégantes de prolonger votre immersion sans visa, ou simplement des destinations à part entière, riches de contrastes et de douceur.

    Mais n’oubliez pas : franchir leur frontière, c’est aussi franchir une ligne administrative. Faites-le avec conscience, comme on change de rythme ou de saison.

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    En conclusion, il suffit d’un passeport. D’un billet. D’une envie un peu folle de partir. Depuis peu, la Chine s’est approchée. Elle a ouvert sa porte un peu plus grand, desserré ses formalités, dessiné une passerelle plus légère vers ses villes, ses campagnes, ses murmures.

    Mais derrière cette simplicité retrouvée, elle reste ce qu’elle a toujours été : un pays aux mille plis, aux lois mouvantes, aux silences denses. Une terre qu’on ne traverse pas à la hâte, qu’on ne comprend pas tout à fait, mais qu’on peut ressentir, si l’on prend le temps.

    L’exemption de visa n’est pas qu’un détail administratif. C’est une manière nouvelle d’entrer. Plus spontanée. Plus libre. Elle invite à redécouvrir la Chine non pas comme une destination à cocher, mais comme une expérience à vivre — une respiration lente, une attention aux choses simples : la lumière sur un bol de nouilles, un poème griffonné sur un mur, la pluie qui tombe sur les pavés d’une cour intérieure.

    Vous n’avez plus besoin de longues démarches. Seulement d’un désir sincère, et d’un peu de préparation. La Chine vous attend. Pas celle des dépliants. Mais celle qui s’offre quand on marche sans précipitation, quand on écoute plus qu’on ne parle, quand on accepte de ne pas tout comprendre — et de s’en émerveiller malgré tout.

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