Fondation des empires chinois et des grandes dynasties
La Chine est un pays avec une civilisation très précoce et une histoire longue et riche. La boussole, la poudre à canon, l'art de la fabrication du papier et l'impression en bloc inventés par les anciens Chinois ont immensément contribué au progrès de l'humanité. La Grande Muraille, le Grand Canal et d'autres projets construits par le peuple chinois sont considérés comme des prouesses d'ingénierie dans le monde.
L'histoire de la Chine est extrêmement complexe dans la mesure où elle s'étale sur plusieurs millénaires, et qu'elle se compose de plusieurs grandes périodes marquées pendant lesquelles elle oscille entre un éclatement en de nombreux petits royaumes et des conquêtes militaires de vastes territoires regroupant des peuples disparates.
Le territoire de ce qu'on connait de l'actuelle nation chinoise a énormément fluctué au cours des siècles mais il a toujours été constitué dans un ensemble approximativement homogène situé au Nord des montagnes de l'Himalaya, le long de la côte pacifique. Ses ennemis les plus fréquents étaient les voisins Mandchous (qui furent à l'origine de la dernière dynastie impériale), les Tartares, et les Mongols, également à l'origine d'une dynastie importante, les Yuan.
On se souvient des anciens Chinois pour leurs contributions à l'art, à la philosophie, à la littérature et à la science. Les efforts de la dynastie Qin pour centraliser le gouvernement et l'armée continuent d'impressionner les historiens modernes. Les philosophies chinoises du confucianisme, du bouddhisme et du taoïsme se concentraient sur les meilleures façons de vivre une vie prospère. Ces croyances sont encore répandues dans toute la Chine et dans le monde aujourd'hui.
Avec des avancées technologiques majeures, telles que la poudre à canon, le papier, l'impression et la boussole, la Chine ancienne a eu un impact énorme sur le monde entier. Les dynasties Tang et Song étaient les plus avancées technologiquement au monde à leur époque, et bon nombre de leurs inventions se sont progressivement diffusées dans le reste du monde grace au commerce ou aux voyageurs.
Pourtant, sous la dynastie Ming, de 1368 à 1644 de notre ère, la Chine a commencé à se couper du reste du monde. L'Europe est devenue une région puissante, colonisant d'autres régions du monde. Le choc entre l'Empire du Milieu et l'occident était inévitable, ce qui marqua le début d'une des périodes les plus sombres de l'histoire de la Chine.
Une Chine affaiblie par les puissances occidentales
Au 18e siècle, le commerce et l'industrie ont explosé en Chine, avec notamment la production de grandes quantités de coton et de thé exportés vers l'Europe. Si les Chinois importaient des produits tels que de la laine de Grande-Bretagne, elle exportait également une quantité croissante de thé vers ce pays, et les anglais devaient payer la majeure partie de leur thé en lingots d'argent.
Bien que la Chine fût autrefois une civilisation très avancée, elle accusait maintenant un retard par rapport à l'Europe en matière de technologie. En raison des énormes racines traditionnelles chinoises, l'Empire du Milieu n'a pas été en mesure de s'industrialiser aussi rapidement que le Japon. Elle a raté sa « révolution du charbon » et se retrouve ainsi plus faible que les puissances européennes.
Les tensions entre la Chine et la Grande Bretagne deviennent plus tendues. D'un côté, la balance commerciale était de plus en plus en faveur de la Chine, et l'empereur a clairement indiqué qu'il ne s'intéressait pas aux produits manufacturés d'Europe. D'un autre côté, l'Angleterre voyait ses réserve de lingots d'argent s'envoler pour payer ses importations de thé.
La solution pour inverser la tendance a été d'exporter de grandes quantités d'opium vers la Chine, l'échangeant contre du thé. Bientôt, il y a eu beaucoup de toxicomanes à l'opium en Chine, et l'empereur Qinq a interdit ces importations en 1800 et en 1813, fumer de l'opium a été rendu illégal.
Les Britanniques ont imposé à la Chine leur version du libre-échange et ont insisté sur le « droit légal » de leurs citoyens de faire ce qu'ils voulaient, où ils voulaient. S'ils avançaient des arguments sur le « principe » du libre-échange, les britanniques forçaient en fait pour le commerce d'un produit (l'opium) qui était illégal dans leur propre pays.
Les guerres de l'opium ont été un épisode honteux de l'histoire britannique, qui marqua le début de ce qui est considéré comme « le siècle d'humiliation ».
En juin 1840, 16 navires de guerre et marchands britanniques sont arrivés à Guangzhou. Les troupes chinoises, utilisant des canons désuets et des navires de guerre limités, étaient largement inefficaces contre les Britanniques. Au cours des deux années suivantes, les forces britanniques se sont emparées de villes et ont tenté des négociations. Un règlement préliminaire demandait à la Chine de céder Hong Kong, de verser une énorme indemnité financière et d'accorder à la Grande-Bretagne de toutes les relations diplomatiques.
En 1856, une deuxième guerre de l'opium a éclaté et s'est poursuivie jusqu'en 1860. Les Britanniques et les Français ont capturé Pékin et ont imposé à la Chine une nouvelle série de traités inégaux, d'indemnités et l'ouverture de 11 ports au commerce international.
Cette seconde humiliation a révélé la faiblesse de la Chine, et alors que le 19e siècle touchait à sa fin, le Japon a décidé d'exploiter cette ouverture. Avec le succès de la restauration Meiji, les japonais ont commencé à montrer leurs ambitions expansionnistes.
L'armée et la marine japonaises ont rapidement remporté des victoires écrasantes et les Chinois ont été contraints de signer un nouveau traité humiliant. L'île de Taiwan, alors connue sous le nom de Formose, est cédée au Japon qui a également obtenu le droit de construire des usines en Chine. Les puissances européennes se sont également engouffrés dans la brèche, obtenant encore plus de territoires.
La Chine a réalisé qu'elle devait se moderniser sinon elle serait découpée entre les puissances étrangères.
Cette série d'humiliations s'est accompagnée d'une perte de foi dans la dynastie Qing, qui aurait perdu son mandat du ciel. Les pertes de la Chine ont également soulevé la question de savoir comment moderniser l'empire, ces défaites semblant discréditer les anciennes normes confucéennes qui gouvernaient l'empire depuis des siècles.
La dernière phase du siècle de l'humiliation a été caractérisée par la deuxième guerre sino-japonaise de 1937 à 1945 et la conclusion de la guerre civile chinoise en 1949 avec le Parti communiste chinois de Mao battant le Guomindang nationaliste de Chiang Kai Shek.
La Chine moderne
Au début du 20e siècle, la domination de l'Empire Qing était sur le déclin. Des forces rebelles, allant des paysans aux intellectuels apparaissent dans de nombreux endroits en Chine. En 1911, le soulèvement de Wuchang a commencé à Wuhan et s'étend rapidement à toute la Chine, le peuple chinois se révolte contre la dynastie impériale.
L'histoire de la Chine moderne a ainsi commencé en 1912, lorsque Puyi, le dernier empereur chinois abdique de son trône et que le pays est devenu une république. Mais face à l'instabilité politique et militaire, le gouvernement s'effondre en 1916, ce qui provoqua un grand chaos qui a conduit à la division de la Chine.
Finalement, deux grands partis ont tenté de réunifier la Chine. L'un était un parti nationaliste, le Kuomintang, qui cherchait la démocratie, et l'autre un parti qui cherchait à réunifier la Chine par le biais du communisme. La sanglante guerre civile entre nationalistes et communistes fera plus de 12 millions de morts. Dirigé par Mao Zedong, le parti communiste s'est enfui dans les montagnes en 1934, lors de la célèbre « Longue Marche », mais a ensuite repris toute la Chine lors de la révolution de 1949. La création de la République populaire de Chine a conduit à la fuite du parti nationaliste vers l'île de Taiwan.
La situation de la Chine au moment de la création de la RPC était au plus bas, le pays était littéralement à genoux, affaibli par les puissances occidentales et la guerre civile. La population d'un peut plus d'un milliard d'habitant était en très grande partie analphabète et sans qualification. Le pays ne vivait que sur une agriculture de subsistance alors la menace permanente de famine, la capacité industrielle était très limitée.
Dans les premières années, des réformes sont lancées, basées sur le modèle russe avec l'aide et les conseils russes. Au début, cette aide a été très bien accueillie parce que, contrairement au soutien des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne, les Russes n'ont pas cherché à en tirer un profit financier.
Mais après que le premier plan quinquennal (1953-57) eut produit des progrès limités, les dirigeants chinois ont commencé à penser que le modèle stalinien rigide était inapproprié pour la Chine. Mao a ainsi lancé le grand bond en avant en 1958. L'objectif était d'utiliser la main-d'œuvre de masse pour relancer rapidement le développement industriel et agricole, afin de dépasser les nations européennes et même les États-Unis d'Amérique.
Mao a cherché à imiter les grands projets de construction du passé qui ont construit la Grande Muraille et le Grand Canal.
Mais les fours produisaient du fer et de l'acier de mauvaise qualité. Les objectifs trop ambitieux et les catastrophes naturelles (inondations et sécheresses) ont mené à la famine et des millions de personnes sont mortes durant ce grand bon en avant, ce qui mena à la démission de Mao.
Au cours des années 1960, Mao est devenu convaincu que les réformes étaient au point mort et que les mauvaises méthodes capitalistes traditionnelles revenaient. Suivant le principe selon lequel le marxisme nécessitait une révolution continue, il a déclenché la révolution culturelle en 1966 et a de nouveau été propulsé au pouvoir avec le soutien fanatique des étudiants et des travailleurs.
La visite de Nixon en 1972 a marqué un changement radical, la Chine a progressivement ouvert ses frontières et a pu s'engager dans une diplomatie subtile entre les deux superpuissances mondiales qu'étaient les Etats-Unis et l'Union Soviétique.
1976 est une année charnière, la décès de Mao marque la fin de la révolution culturelle et le début d'une nouvelle ère dans l'histoire chinoise. La vision de Mao a été poursuivie, bien que les aspects les plus durs aient été assouplis.
De grandes réformes sont lancées en 1979, telles que la Politique de l'enfant unique face à l'augmentation rapide de la population chinoise et donc à la pression sur l'approvisionnement alimentaire. Mais c'est surtout la politique directrice de « réforme et d'ouverture au monde extérieur » qui sera caractérisée par un progrès économique rapide et une amélioration marquée du niveau de vie.
Sous la direction de Deng Xiaoping, la priorité a été mise sur la modernisation. Des efforts importants ont été déployés pour réformer les systèmes économiques et politiques. Pas à pas, la Chine traçait une route aux caractéristiques chinoises, une route qui conduirait à la modernisation socialiste.
Bien qu'il soit difficile pour beaucoup d'occidentaux d'accepter que la Chine soit « communiste », elle a également du adapter le communisme aux besoins chinois pour faire face à de nouveaux défis. La relation entre le citoyen et l'État est différente de celle de nombreuses démocraties. Là où les démocraties voient des « droits », les Chinois voient des « responsabilités ». Cette attitude prend d'ailleurs ses racines dans le confucianisme.