Au 5e siècle avant JC, la dynastie orientale des Zhou s'effondre. Ne dominant plus en termes militaires, les Zhou ont été contraints de s'appuyer sur les armées d'autres États alliés, qui ont parfois saisi l'occasion pour faire valoir leurs propres revendications territoriales et déclarer leur indépendance.
La dynastie s'est scindée en plus de cent petits États, qui ont chacun revendiqué le Mandat du Ciel. Cette doctrine politique et spirituelle était déjà utilisée depuis près d'un millénaire pour légitimer les dirigeants, affirmant que le Ciel avait ordonné quiconque souhaitait prendre le pouvoir à un moment donné.
Au début du 4e siècle avant JC, près de 100 petits États avaient été consolidés par conquête en sept grands États : les Chu, Han, Qi, Qin, Wei, Yan et Zhao.
Les Chu et les Qin étaient les plus influents et détenaient le plus de terres.
Mais chaque État était suffisamment grand pour qu'il devienne difficile pour chacun d'entre eux d'en conquérir un autre et de consolider encore son pouvoir.
La tendance à construire de longs murs défensifs le long des frontières, dont certains s'étendaient sur plusieurs centaines de kilomètres, encouragea encore plus cette ségrégation du territoire.
D'immenses armées étaient dirigées par des commandants qui menaient une campagne impitoyable pour détruire l'ennemi. Le prix du vainqueur serait le contrôle d'une Chine unifiée.
La guerre est devenue plus sophistiquée avec des déploiements de troupes plus subtils et plus disciplinés, des subterfuges et l'espionnage jouant leur rôle dans les victoires. L'utilisation de nouvelles armes de fer comme les épées et les arbalètes a rendu aussi cette guerre bien plus sanglante et meutrière.
L'ampleur des batailles a aussi changé, avec des armées comptant souvent plus de 200 000 fantassins, contre les 10 000 habituels à l'époque. Les États de Qin, Qi et Chu possédaient chacun une force d'infanterie totale de près d'un million d'hommes et une force de cavalerie de 10 000 hommes. Les batailles s'éternisaient pendant des mois, voire des années, avec des dizaines de milliers de victimes.
Mais progressivement, les Qin s'imposent et remportent de nombreuses batailles ; ils ont réussis à mettre tous les États belligérants sous leur contrôle, en déclarant une dynastie Qin unifiée en 221 avant JC.
La dynastie Qin est maintenant considérée comme la première dynastie imperiales chinoise.
La période a peut-être été dominée par les guerres, mais toute cette activité militaire a eu des effets secondaires culturels. La nécessité technologique de produire des armes aussi bonnes ou meilleures que celles de ses adversaires a conduit à l'amélioration des outils et des compétences artisanales, en particulier le travail des métaux et l'utilisation du fer.
Les villes se sont agrandies à mesure que les populations recherchaient une plus grande sécurité pour leurs murs et leurs tours de défense. Les palais des souverains sont devenus plus extravagants, les places de marché se sont multipliées, des zones dédiées à des industries spécifiques où des biens tels que la poterie et les armes pouvaient être produits en masse ont vu le jour, et l'urbanisme s'est développé avec des quartiers disposés selon un quadrillage régulier et des routes sillonnant la ville.
Au fur et à mesure que des alliances se formaient et que de nouvelles zones étaient conquises, le commerce se développait et avec lui une riche classe moyenne de marchands et d'administrateurs de l'État. Par nécessité, l'argent a été introduit sous la forme de pièces de bronze avec un trou central distinctif. Il était désormais possible d'acquérir une richesse et un statut pour ceux qui avaient le talent et l'opportunité nécessaires.
Les guerres amères et sanglantes ont également amené les intellectuels à réévaluer leurs vues sur le monde et le rôle de la religion dans les affaires de l'humanité. Il y a eu une véritable prolifération de la pensée avec le développement d'idées telles que le légisme, le confucianisme ou le taoïsme.
Ces trois courants de pensée ont influencé les gouvernements chinois tout au long de l'ascension des Qin, de la dynastie Han et au-delà, devenant plus ou moins influents selon la dynastie et la puissance. Ils ont également fortement influencé les structures sociales.
La période des Royaumes Combattants a donc, à bien des égards, jeté les bases de l'épanouissement de la culture qui allait se produire en Chine impériale lorsque le pays s'imposerait comme l'un des États les plus influents du monde.